Lettre préparée par les élèves de 3ème pour la commémoration du 11 novembre

Laguiole - St Matthieu - 11 nov 2020

Lettre préparée par les élèves de 3ème pour la commémoration du 11 novembre

Cher Augustin,

A toi mon ancêtre qui t’es battu pour notre pays de France, pour nous libérer de cette souffrance, de ce poids de la peur, de l’horreur, de la mort…

A toi mon ancêtre qui as vécu la musique du grand carnage dans les tranchées boueuses, sous les barbelés ensanglantés où vos seuls compagnons étaient les rats parmi les cadavres dans la faim et dans la soif…

A toi mon ancêtre qui as subi chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde des bombardements continuels, sous le feu des canons, de la poudre, des gaz asphyxiants…

A toi mon ancêtre qui as vu couler le sang de tes camarades, tes alliés, tes frères, amis ou ennemis…

Comment rester insensible face à ce massacre, dans ce no man’s land où la terreur règne et résonne dans les cris stridents et les derniers spasmes des combattants déjà morts ?

A toi mon ancêtre qui as laissé ta femme au bord du chemin, dans l’attente et dans l’espoir d’un jour la revoir, la serrer dans tes bras, l’embrasser et voir naître votre enfant dans la paix retrouvée alors que ton futur est derrière toi…

Cher Augustin, toi le Poilu, toi mon ancêtre, toi l’ancêtre de tout un chacun que j’aurais tant aimé connaître mais qui reste gravé à jamais dans mon cœur…

A toi et à tous ceux qui sont morts pour notre Patrie, pour notre Liberté…

Liberté, où en sommes-nous en 2020 ?

Liberté ? Nous faisons face aujourd’hui à une nouvelle guerre sans arme !

Liberté ? Nous sommes confinés !

Liberté ? Nous sommes privés de sourire !

Liberté ? Nous sommes au bord de la faillite !

Liberté ? Nous sommes privés d’amour !

Liberté ? Nous sommes solitaires !

Liberté ? Nous sommes solidaires !

Liberté ? Nous sommes en guerre !

Guerre de religion, guerre d’opinion, guerre d’exception !

Qu’en est-il d’un pays où chacun n’est plus libre de s’exprimer, de prier, d’enseigner, d’exister ?

Alors, mon cher Augustin, mon ancêtre, comme tu le vois, le monde a changé mais a-t-il évolué dans cette société de progrès et de recul où la liberté masquée a remplacé la guerre des tranchées ?

Liberté, j’écris ton nom…