
12 Nov Poilu, à la mort, à la vie…
Voici le poème qui a été lu au monument aux morts le 11 novembre :
Toi mon homme qui, ce jour-là, partis si brusquement, en ce soir d’été
Sous les ordres de quelques hauts gradés
Et qui me laissas là, dans le désarroi de notre maison désertée
Te savoir dans les tranchées me fait juste frissonner
Seule je suis dans l’espoir, d’un jour, te retrouver
Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai…
Toi mon père qui, ce jour là, partis si brusquement en ce soir d’été
Sans même avoir eu le temps de venir m’embrasser
Mes souvenirs d’enfance, avec toi, à jamais effacés
Seul ton sourire savait me rassurer
Lorsque tes bras me consolaient, me réchauffaient, me réconfortaient
Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai…
Toi mon frère qui, ce jour-là, partis si brusquement, en ce soir d’été
A nos combats d’oreillers acharnés et de plumes envolées
A nos soldats de bois maintes fois bousculés
A nos batailles innocentes avec nos petits poings potelés
A nos jeux d’enfants soudain devenus réalité
Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai…
Moi qui sur le front passais mes journées à batailler
Dans le froid, dans la boue, dans la crasse ensanglantée
Face à ces visages, attristés, mutilés, ravagés
A mes pieds, seuls compagnons de ma terrible destinée
Des rats grignotant ma peau jusqu’à mes os trempés
Je vous aimais, je vous aime et je vous aimerai…
Ami soldat, c’est à nous, aujourd’hui, de vous honorer
Car vous avez donné votre vie pour notre liberté
Car vous avez donné votre mort pour notre égalité
Car vous avez donné votre cœur pour notre fraternité
Aussi, en ce jour de commémoration et de paix
Je vous respectais, je vous respecte et je vous respecterai…